La présidente Dilma Rousseff a envoyé 3000 militaires à Salvador.Crédits photo : CHRISTOPHE SIMON/AFP
Une grève des policiers brésiliens fait monter la violence, à une semaine du carnaval. L'armée est envoyée en renfort. La présidente Dilma Rousseff craint une contagion au reste du pays.
Visages cagoulés, revolvers aux poings et une myriade d'enfants et d'adolescents utilisés comme boucliers humains. C'est la stratégie des policiers de l'État de Bahia, retranchés depuis lundi dans l'Assemblée législative, au cœur de Salvador, la capitale, pour exiger une hausse des salaires.
Tout autour, des centaines de militaires de l'armée, envoyés directement par Brasilia, encerclent le bâtiment, avec pour mission de désamorcer le mouvement, et d'emprisonner les douze leaders de la grève. Ils ont coupé l'eau, l'électricité, et l'arrivage d'aliments. Mais la présence des enfants de grévistes, condamnée par la justice, les empêche de donner l'assaut.
Plus de 93 personnes ont été assassinées dans la seule ville de Salvador au cours des six premiers jours de grève, une hausse de 130 % par rapport à la semaine précédente. Les vols, cambriolages et pillages ont provoqué plus de 177 millions d'euros de pertes, selon la chambre des dirigeants des commerçants. Des bus incendiés bloquent la circulation et sèment la panique. Une partie de ces crimes serait le fait des policiers en grève, suspectés notamment d'avoir éliminé des sans-domicile fixe.
À la frénésie qui s'empare traditionnellement de Bahia à la veille du carnaval a succédé la peur. Les établissements scolaires sont fermés, les concerts ont été annulés, alors que les restaurants et magasins ont préféré baisser le rideau. Un coup dur pour le tourisme. Les États-Unis et la Chine viennent d'appeler leurs ressortissants à éviter Salvador.
La crise place le gouverneur Jacques Wagner dans une posture délicate. Membre du Parti des travailleurs, la formation politique de la présidente Dilma Rousseff et de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva, dont il a été ministre, l'ancien syndicaliste a adopté une position inflexible.
C'est que l'enjeu va bien au-delà de Bahia. Si Dilma Rousseff a envoyé 3000 militaires à Salvador, c'est autant pour rétablir l'ordre que pour faire comprendre aux policiers que la mutinerie est inacceptable.
Des indices de la contagion sont sensibles dans d'autres États du Nordeste, comme le Pernambuco et Alagoas, mais aussi à Rio de Janeiro, où une grève, à quelques jours du carnaval, sèmerait le chaos.
Dépendant des États, et non de Brasilia, les policiers et les professeurs n'ont bénéficié que marginalement de ce mouvement, alimentant des frustrations. «Une réforme de la fiscalité et des relations entre l'Union et les États est urgente», poursuit-il.
Plus largement, c'est la nature même de la police militaire qui est remise en cause. Son lien ombilical avec l'armée interdit la syndicalisation traditionnelle et favorise des protestations en marge menée par des minorités. Son historique de violence, légitimée par la dictature qui en a fait usage contre la population, fait le reste.
Fonte: Le Figaro
Greve na Bahia expõe vários problemas da Polícia Militar, diz imprensa francesa
Fonte:RFI português. fr
Tout autour, des centaines de militaires de l'armée, envoyés directement par Brasilia, encerclent le bâtiment, avec pour mission de désamorcer le mouvement, et d'emprisonner les douze leaders de la grève. Ils ont coupé l'eau, l'électricité, et l'arrivage d'aliments. Mais la présence des enfants de grévistes, condamnée par la justice, les empêche de donner l'assaut.
À la frénésie succède la peur
Lancé il y a une semaine, le mouvement social est illégal, ces policiers militaires dépendant directement de l'armée. Et l'absence de forces de l'ordre dans la rue a provoqué une explosion de la criminalité.Plus de 93 personnes ont été assassinées dans la seule ville de Salvador au cours des six premiers jours de grève, une hausse de 130 % par rapport à la semaine précédente. Les vols, cambriolages et pillages ont provoqué plus de 177 millions d'euros de pertes, selon la chambre des dirigeants des commerçants. Des bus incendiés bloquent la circulation et sèment la panique. Une partie de ces crimes serait le fait des policiers en grève, suspectés notamment d'avoir éliminé des sans-domicile fixe.
À la frénésie qui s'empare traditionnellement de Bahia à la veille du carnaval a succédé la peur. Les établissements scolaires sont fermés, les concerts ont été annulés, alors que les restaurants et magasins ont préféré baisser le rideau. Un coup dur pour le tourisme. Les États-Unis et la Chine viennent d'appeler leurs ressortissants à éviter Salvador.
La crise place le gouverneur Jacques Wagner dans une posture délicate. Membre du Parti des travailleurs, la formation politique de la présidente Dilma Rousseff et de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva, dont il a été ministre, l'ancien syndicaliste a adopté une position inflexible.
Pas de négociation avec les grévistes armés
Dénonçant l'usage politique que fait une minorité de policiers de cette grève - le principal leader du mouvement est candidat d'opposition aux municipales d'octobre - il rappelle qu'on ne négocie pas avec des grévistes armés. Wagner accepte le principe d'une prime aux policiers, mais pas immédiate. «L'augmentation sera étalée entre 2013 et 2015. Aujourd'hui, nos finances ne nous laissent aucune marge», a-t-il assuré mardi lors d'une interview à l'émission Bom dia Brasil, le programme le plus vu de la matinée au niveau national.C'est que l'enjeu va bien au-delà de Bahia. Si Dilma Rousseff a envoyé 3000 militaires à Salvador, c'est autant pour rétablir l'ordre que pour faire comprendre aux policiers que la mutinerie est inacceptable.
Indices de contagion
Brasilia craint que les corporations d'autres États suivent l'exemple et entrent en grève. L'objectif: contraindre le Parlement fédéral à voter la PEC 300, une loi qui fixerait un salaire minimum pour tous les policiers militaires du pays. Une mesure qui provoquerait la faillite de plusieurs États, incapables de financer cette augmentation alors que leurs dettes sont déjà élevées. Selon la Constitution, c'est d'eux que dépend la sécurité, et non de l'État fédéral.Des indices de la contagion sont sensibles dans d'autres États du Nordeste, comme le Pernambuco et Alagoas, mais aussi à Rio de Janeiro, où une grève, à quelques jours du carnaval, sèmerait le chaos.
Décalage des salaires
L'épisode met le doigt sur le décalage des salaires entre fonctionnaires publics. «Le gouvernement Lula a réorganisé le service public, relancé les concours de fonctionnaires et augmenté tous les salaires des employés fédéraux», souligne José Dirceu, un ténor du PT qui était Chef de la Maison civile (équivalent de premier ministre) de 2003 à 2005.Dépendant des États, et non de Brasilia, les policiers et les professeurs n'ont bénéficié que marginalement de ce mouvement, alimentant des frustrations. «Une réforme de la fiscalité et des relations entre l'Union et les États est urgente», poursuit-il.
Plus largement, c'est la nature même de la police militaire qui est remise en cause. Son lien ombilical avec l'armée interdit la syndicalisation traditionnelle et favorise des protestations en marge menée par des minorités. Son historique de violence, légitimée par la dictature qui en a fait usage contre la population, fait le reste.
Fonte: Le Figaro
Greve na Bahia expõe vários problemas da Polícia Militar, diz imprensa francesa
Policiais militares à frente da Assembleia Legislativa de Salvador, nesta terça-feira.
REUTERS/Lunae Parracho
A greve do policiais militares na Bahia é destaque nas páginas do jornal francês Le Figaro que circula nesta quarta-feira. Ilustrada com uma foto de policiais saudando um helicóptero do Exército sobrevoando a Assembleia Legislativa baiana, a reportagem explica os motivos que levaram a categoria a cruzar os braços e as consequências do movimento para a população local e para uma das principais fontes de receita do Estado: o turismo.
Cerco a Salvador da Bahia, foi o título escolhido pelo Le Figaro para dar a seus leitores a dimensão da situação tensa em uma das cidades brasileiras mais conhecidas dos franceses. A reportagem começa explicando que a estratégia escolhida pelos policiais grevistas, que ocupam o interior da Assembleia Legislativa para exigir aumento de salário, foi usar crianças e adolescentes como escudos humanos.
É a presença deles que impede o Exército de invadir o prédio, escreve o jornal francês. Esse movimento social ilegal, já que os policiais militares dependem do Exército, provocou uma onda de criminalidade com 93 assassinatos nos seis primeiros dias de greve, ou seja, uma alta de 130% em relação à semana anterior, informa o Le Figaro, citando ainda os prejuízos acima de 400 milhões de reais estimados pela Câmara de Comércio da Bahia.
A euforia que toma conta de Salvador nesta época do ano, às vésperas do carnaval, foi substituída pelo medo. Além de escolas, lojas e restaurantes fechados e concertos anulados, os alertas dos governos dos Estados Unidos e da China para seus cidadãos evitarem viajar à cidade foi outro duro golpe ao turismo, escreve o jornal.
Preocupação
O governador Jacques Wagner, do mesmo partido da presidente Dilma Rousseff, adotou uma posição inflexível e não negocia com grevistas armados, apesar de propor um aumento gradual de salários a partir do ano que vem.
Mas o problema dos policiais militares ultrapassa as fronteiras da Bahia e o governo federal teme que o movimento se estenda a outras regiões do país e leve estados à falência, se for adotada a lei fixando um aumento do salário mínimo para a categoria em nível nacional.
Para o Le Figaro, a greve revela a disparidade dentro do funcionalismo público e os policiais, assim como os professores, se sentiram frustrados e pouco se beneficiaram com a reorganização feita pelo ex-presidente Lula.
A greve ainda levanta outra questão, aponta o Le Figaro: a ligação umbilical da polícia militar com o Exército que impede uma mobilização sindical tradicional, o que dá margem a protestos organizados por uma minoria.
É a presença deles que impede o Exército de invadir o prédio, escreve o jornal francês. Esse movimento social ilegal, já que os policiais militares dependem do Exército, provocou uma onda de criminalidade com 93 assassinatos nos seis primeiros dias de greve, ou seja, uma alta de 130% em relação à semana anterior, informa o Le Figaro, citando ainda os prejuízos acima de 400 milhões de reais estimados pela Câmara de Comércio da Bahia.
A euforia que toma conta de Salvador nesta época do ano, às vésperas do carnaval, foi substituída pelo medo. Além de escolas, lojas e restaurantes fechados e concertos anulados, os alertas dos governos dos Estados Unidos e da China para seus cidadãos evitarem viajar à cidade foi outro duro golpe ao turismo, escreve o jornal.
Preocupação
O governador Jacques Wagner, do mesmo partido da presidente Dilma Rousseff, adotou uma posição inflexível e não negocia com grevistas armados, apesar de propor um aumento gradual de salários a partir do ano que vem.
Mas o problema dos policiais militares ultrapassa as fronteiras da Bahia e o governo federal teme que o movimento se estenda a outras regiões do país e leve estados à falência, se for adotada a lei fixando um aumento do salário mínimo para a categoria em nível nacional.
Para o Le Figaro, a greve revela a disparidade dentro do funcionalismo público e os policiais, assim como os professores, se sentiram frustrados e pouco se beneficiaram com a reorganização feita pelo ex-presidente Lula.
A greve ainda levanta outra questão, aponta o Le Figaro: a ligação umbilical da polícia militar com o Exército que impede uma mobilização sindical tradicional, o que dá margem a protestos organizados por uma minoria.
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